La marche commençait bien : déposés par l’avion
Dans ce Sud-Ouest sauvage nous avions entamé
Sur les chemins boueux, les marais détrempés
Et les côtes venteuses, la lente migration
Nos pieds étaient trempés car l’eau était partout
Dévalant les sentiers. Le moral était haut
Les buissons en fleurs, les rivages étaient beaux
Qu’importe alors la vase montant jusqu’aux genoux !
Arriva une rivière, simple formalité
En des temps moins pluvieux. Elle charriait des eaux noires
N’en voyant pas le fond, on la sonda pour voir
À un mètre du bord on n’y avait plus pied
Et le courant furieux pouvait nous emporter.
On discuta longtemps cherchant une solution
Craignant l’issue fatale on prit la décision
Frustrante-mais vitale-de nous en retourner
Nous voici revenus à notre point de départ
Pas trop fiers mais vivants, et scrutant le gris ciel
Modernes Robinsons, espérant que deux ailes
Soudain apparaîtront pour rentrer à Hobart