Des nouvelles de mon pied… et du reste

Mon pied va mieux, je ne sens plus mon tendon, mais je reste prudent.

Je suis arrivé mercredi à Hobart. J’ai profité de ces quelques jours calmes pour faire de petites promenades et observer mon pied.

Pour l’instant, en restant à proximité de la capitale, rien de bien sauvage, mais on sent quand même qu’on est dans un autre hémisphère. D’abord, les forêts, principalement d’eucalyptus. Ensuite, rien qu’en fermant les yeux, les chants et cris des oiseaux sont très différents de ceux qu’on entend en Europe. Les oiseaux sont très colorés :beaucoup de perroquets et perruches, et d’autres aux noms inconnus. Plus tristement, les animaux écrasés ne sont pas des hérissons mais des marsupiaux.

Demain, je quitte Hobart pour la péninsule de Freycinet, pour mes premiers jours de « bushwalk », comme on dit ici. Au menu, petites collines et plages de sable fin. btrbtr

Hospitalité

À Pawel et Ola 

Oh j’aurais pu dormir dans une auberge glauque

Prendre mon repas seul sans un mot échangé

Solitaire dans la ville me sentir étranger

M’ennuyer dans une chambre au plafond qui défloque

 

Mais vous m’avez ouvert les portes du foyer

Vous avez fait confiance à cet homme inconnu

Sans aucune référence de bonne foi m’avez cru

Et sans hésitation m’avez donné les clefs

 

Partagé ces moments dont le cœur a besoin

De longues discussions tout de suite amicales

Des conseils avisés sur votre terre natale

Le repas pris ensemble autour d’un verre de vin

 

Soyez remerciés pour l’accueil généreux

Si désintéressé, gracieux et agréable

Quand viendrez à Paris, comme c’est assez probable

Chez moi vous trouverez un abri chaleureux

Les sanglots longs de l’automne

Réfugié sous ce toit je suis un peu coincé

L’automne que je croyais seulement tout au Nord

Sévit à Varsovie où la pluie tombe encore

Elle nous aura suivi sur tout notre trajet

 

Me voilà devenu un homme d’intérieur !

Moi qui rêvais pourtant d’horizons infinis

Je fuis la froidure dans tous types d’abris

Des cryptes et des musées, des débits de liqueur

 

Ce pied que je croyais solide, indestructible

Un lacet trop serré suffit pour le blesser

Cet automne a du bon :je dois le reposer

Pour pas que ça empire, ce qui serait horrible

 

Attendons le printemps. C’est la semaine prochaine !

Sous le soleil Tasman tout reprendra son cours

Une nature renaissante sur le sol mon pas lourd

Après cette pause forcée revient ce que l’on aime !

Le pied

Salut à tous !
Quelques nouvelles de ma rando. J’ai dû abandonner, à cause de de la pluie et d’une douleur persistante au niveau du tibia gauche, doublée d’un gonflement du mollet, de la cheville et du pied. Je me suis donc arrêté au km 310, dans une petite bourgade appelée Kilingi Nomme.
Depuis, je suis à Riga, où je repose mon pied (ça va mieux, merci). Le temps étant tout de même un peu humide et froid, je vais chercher refuge un peu plus au sud, en Pologne (coucou à Agnieszka si elle me lit) où la météo prévoit un temps d’été indien. Là aussi je reposerai mon pied en visitant Varsovie et Cracovie à petite vitesse. Après quoi, je remonterai à Tallinn pour prendre mon avion. Ça va me faire pas mal d’heures de bus tout ça, mais c’est ça ou la pluie !

Où suis-je ? Que fais-je ?

Vous avez sans doute constaté que je me fais rare… Une petite fatigue des Alexandrins. Voilà quelques infos sur mon voyage, en prose.
Où suis-je ? En Estonie, après un peu de tourisme en Lettonie et Lituanie. Que fais-je ? Après un passage à Tallinn qui a un très beau centre ville médiéval, je suis parti marcher 3 jours dans le parc naturel de Lahemaa, qui est au bord de la mer Baltique. Belles promenades entre tourbières, forêts de pins, plages de galets et de sable. Du centre de ce parc, part le circuit de grande randonnée Oandu Ikla, 370km. Je suis en train de le parcourir, traversant forêts de pins et bouleaux, et plus rares tourbières. C’est très plat, et en général plutôt monotone. Mais en cette période de l’année, on y est très tranquille :en 11 jours j’ai rencontré 5 personnes, tous des étrangers.
L’ONF local a installé à intervalles plus ou moins réguliers des aires naturelles de camping, très pratiques, en général près d’un point d’eau, lac ou rivière, avec des toilettes propres et de quoi se faire du feu (foyer et bois), et une grande table sous un auvent, ce qui permet de s’abriter en cas de pluie (c’est le cas en ce moment).
Côté animaux, c’est assez calme :renard et martre, pas de grands mammifères jusqu’ici. Côté agrément, à part les baignades dans les lacs, myrtilles, canneberges, pommes et quelques prunes.
Voilà, vous savez tout, j’ai parcouru 250 km, il m’en reste donc 120 jusqu’à la plage de la Baltique, à la frontière avec la Lettonie.
Bonne rentrée à tous !

PS :pas de photos, la connexion est trop mauvaise

L’autre pays du matin calme

Cette Odyssée est moins riche en rebondissements
Que d’autres épopées. Le pays choisi, l’Estonie,
Pour ceux qui veulent marcher tout-à-fait accueillant
Ne présente pas de dangers tels qu’on y perde la vie

J’aimerais raconter des aventures épiques
Qui tiennent en haleine le lecteur de ces vers
Mais tout est réglé comme du papier à musique
Et rien de dramatique n’est survenu hier

J’apprécie les matins où seul dans la forêt
Je profite de l’air frais, de la douce lumière
Les moustiques dorment encore, on n’est pas agressé
C’est bien ce que je veux, calme et méditation
Le silence est parfait dans la pourpre tourbière
Il faut le reconnaître, ça manque un peu d’action !dig

Le retour du moi

Lecteur ! Tu t’interroges sur mes gestes et mes faits

Car du cyber-espace pendant une demi-lune

Je me suis absenté. Tu ressens peut-être une

Angoisse, une inquiétude :où est-il donc passé ?

 

Arrête de trembler ! Éponge la sueur

Qui coule sur tes tempes et le long de ton dos

Lorsqu’une journée de plus passe sans un de mes mots

Car je suis bien vivant ! Je reprends à cette heure

 

Le fil de mon récit, dans la zone Baltique.

Étant pour deux semaines avec sa Dulcinée

Le chevalier errant a un peu négligé

Son lectorat nombreux dans ces lieux touristiques.

 

Entre villes médiévales, châteaux, plages et forêts

Il a comme Hannibal succombé aux délices

De la félicité. Finis les sacrifices,

Les levers à six heures et les dénivelées

 

Sous un gros sac lesté de réserves pour cinq jours

L’implacable discipline qui reprendra demain

Les efforts prolongés, les roches sur le chemin

Ont cédé pour un temps aux plaisirs de l’amour

La dernière rando en Norvège

Par bonheur, chaque jour diffère de la veille
Celui-ci, où il plut, en moindre quantité,
Avec des accalmies et un crachin léger,
Eut même la visite de notre astre le soleil

Le déjeuner fut sec, on n’a pas frissonné
Et à plusieurs reprises sur de magnifiques vues
On a pu s’extasier. J’ai même qui l’eût cru
Détordu mon bâton, maintes myrtilles avalé

C’était mon dernier jour, demain il fait trop moche,
Plus froid et plus humide encore que le jour d’hier
Je ne souhaite pas finir sur une civière
Et rejoindrai la route puis la gare la plus proche

On clôt avec regret ce mois norvégien
Ces superbes montagnes très vertes et très variées
Où l’on a pu croiser quelques beaux cervidés.
Tout cela fut possible grâce à l’immense soin

Que les mordus d’ici mettent à entretenir
Sentiers et passerelles, refuges et marquage
Ces magnifiques cairns, totems du paysage
Monticules artistiques qui aux yeux font plaisir

Et sauvent le voyageur perdu dans le brouillard.
Ces gens du DNT, il faut leur rendre hommage
Si tout s’est bien passé, c’est dû à leur ouvrage
Ils ont été parfaits et c’est tout à leur gloire

Le dernier trip norvégien sous la pluie

Après trois nuits tranquilles en auberge à Bergen

À randonner très peu et à faire du tourisme

Les bulletins météo font preuve de pessimisme

Il doit encore pleuvoir pour plus d’une semaine

Mais c’est bien pour marcher, pas pour voir des tableaux

Des ports aux grands navires et des églises en bois

Que nous avons quitté le confort de chez soi

Allons sur les sentiers même s’il ne fait pas beau !

Au début ce courage est bien récompensé

Sous un ciel très clément des tapis de bruyères

Des fraises et des myrtilles au milieu des fougères

Et pour passer la nuit un lac bien abrité

Une sorte d’euphorie me prenait à nouveau

Hélas c’était trompeur entre averses et crachins

Je n’ai pas vu le bleu de tout le lendemain

Malgré mes précautions mes chaussures ont pris l’eau

Le marquage des sentiers, fierté de la Norvège

Était très erratique et loin d’être parfait

Je passais tout mon temps à chercher mon sentier

Une trace de peinture, un vague ruban beige

Et puis soudain plus rien. Perdu dans la montagne

Sans aucun autre moyen qu’une boussole et qu’une carte

Deux heures bien solitaires à rechercher des marques

Et le succès tardant c’est l’inquiétude qui gagne

Enfin derrière un col une belle pierre dressée

Je retrouve ma route la tension redescend

Je ressors épuisé de cet événement

Inattendu ici et qui m’a fait stresser

Et le troisième jour tout fut comme prédit

Pendant toute la nuit des gouttes sur la toile

Lors du pliage la tente gonflée comme une voile

Et du matin au soir se succédèrent la pluie

Le crachin les averses sans discontinuer

On avance moins vite sur ces terrains glissants

Les pierres couvertes de mousse et les fougueux torrents

Gonflés des eaux du jour. Et même les sentiers

Se transforment en rivière. Progressivement le froid

S’insinue dans les membres. Malgré les précautions

Les pieds baignent dans l’eau. C’est de la natation,

pas de la randonnée! Et soudain patatras,

Je roule dans le ravin, y tords un des bâtons

Je n’en sors pas blessé mais carrément piteux

Pas possible de camper sur ces sols spongieux

Gorgés d’eau à ras bord, paradis des tritons.

C’est donc dans un refuge, qu’il porte bien son nom !

Que je vais m’abriter, passer la nuit au chaud

Sécher ce que je peux, et partir demain tôt

L’étape sera longue, moins terrible espérons !